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Les JMJistes à Maylis

Laudato Si' #39

Une trentaine de vosgiens sont partis avec le diocèse de Saint-Dié et le diocèse de Nancy-Toul aux Journées mondiales de la Jeunesse du 24 juillet au 9 août 2023. Sur leur retour, dans les Landes, ils ont pu rencontrer les frères de l’abbaye bénédictine olivétaine de Maylis et faire l’expérience de l’écologie intégrale.

Le thème de l’écologie était bien présent aux journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Lisbonne cet été. Dès la préparation, l’ensemble des diocèses et des groupes étaient invités à porter une démarche écologique dans leur organisation. L’évêque de Rome – le pape François – a exhorté de nouveau les jeunes à vivre l’écologie intégrale face au réchauffement climatique : « Nous devons reconnaître l’urgence dramatique de prendre soin de la maison commune. Cependant, cela ne peut se faire sans une conversion du cœur et un changement de la vision anthropologique qui est à la base de l’économie et de la politique. »

Lors de leur étape à l’abbaye de Maylis, les jeunes ont pu davantage prendre conscience de l’importance de l’écologie intégrale avec l’accueil des frères moines. Pendant qu’un groupe de soixante filles rendaient visite aux soeurs de Vergaville à quelques kilomètres de l’abbaye, tous les autres JMJistes ont échangé avec les frères et participé aux tâches quotidiennes. 
Ainsi, chacun a pu apporter sa pierre à l’édifice de la maison commune et de la communauté : nettoyage des vitres, récolte dans les jardins, désherbage des jardins, des champs de Plante de Maylis et du cimetière communal, nettoyage de la chèvrerie,...
 

« Tu te nourriras du travail de tes mains, 

Heureux es-tu ! À toi le bonheur ! » 


Psaume 127,2


 

 

Du traitement
 chimique à la permaculture

Avant même la parution de l’encyclique du pape François Laudato Si’, les frères ont débuté leur démarche d’écologie intégrale. Cultivant la Plante médicinale de Maylis depuis 1955, les frères ont été confrontés en 2013 à une attaque d’insecte résistant aux traitements chimiques qui traduit alors « un déséquilibre majeur de la terre ». De fait, disposant de dix hectares, les moines ont fait le choix d’arrêter tout traitement chimique et d’entrer de plain-pied dans une réflexion de conversion écologique. Ils ont alors développé des buttes de permaculture, un arrosage au goutte- à-goutte, le paillage, le compost, la culture de « plantes compagnes »... Cette réflexion va au-delà des productions agricoles. L’écologie passe également par la récente rénovation de l’église, l’accueil des plus pauvres, l’économie locale et la collaboration avec les producteurs locaux et les autres monastères... « Comment faire pour accueillir au mieux les plus pauvres ? Comment travailler ensemble pour une économie locale ? » La question de l’eau est aussi une réflexion que les moines vont être amenés à travailler ensemble.

Lors des temps de rencontres « Rise Up » sur l’écologie intégrale, l’amitié sociale et la miséricorde à Santarém, les jeunes lorrains ont échangé avec les évêques présents et les autres jeunes francophones sur cette question de l’écologie. La démarche des moines et le travail à leurs côtés les ont d’autant plus interpellés.

Plusieurs se posent déjà la question : comment participer de manière écologique aux prochaines JMJ à Séoul (Corée du Sud) en 2027 ?

 

TÉMOIGNAGES
Immersion en écologie intégrale

Abbé Joseph Chu Minh Thoai 


« Durant les JMJ de Lisbonne, il y avait des catéchèses qui nous sont proposées et la première catéchèse nous a invités à réfléchir sur l’écologie intégrale. C’est une prise de conscience de notre maison commune, la création tout entière. Il ne s’agit pas seulement de prendre soin de la flore et de la faune, mais surtout de prendre soin de nos relations humaines, de réfléchir sur le rapport de l’homme avec le travail, sur la place de l’homme et celle de Dieu dans la création, sur le rapport de l’homme à Dieu. C’était la première catéchèse des JMJ de Lisbonne. De plus, nous avons eu l’occasion d’en faire l’expérience sur nos chemins de retour.

De fait, notre passage dans l’abbaye de Notre Dame de Maylis nous a permis de vivre en profondeur la relation avec Dieu : les temps de prière, les célébrations, la relation avec soi-même : temps de silence, de relecture personnelle, la relation avec les autres : temps de partage en frat, de rencontre avec les moins, les moniales, la relation avec la nature : temps de travail, de service concret. De mon côté, avec une dizaine de jeunes, accompagnés par un frère moine, nous avons travaillé à fond pendant une heure pour nettoyer le sol de la bergerie des brebis. C’était quelque chose d’imprévu mais tout le groupe a donné le meilleur de soi dans une bonne ambiance et la fraternité.

Durant les JMJ de Lisbonne, il y avait des catéchèses proposées et la première catéchèse nous a invités à réfléchir sur l’écologie intégrale. Nous avons eu l’occasion d’en faire l’expérience sur nos chemins de retour avec notre passage à l’abbaye de Maylis qui nous a permis de vivre en profondeur la relation avec Dieu, avec soi-même, avec les autres, avec la nature par du temps de travail, de service concret. Avec une dizaine de jeunes, accompagnés par un frère moine, nous avons travaillé à fond pendant une heure pour nettoyer le sol de la bergerie des brebis. C’était quelque chose d’imprévu mais tout le groupe a donné le meilleur de soi dans une bonne ambiance et la fraternité. »

Aurore Aubertin


« Lors de son discours, le pape a répété plusieurs fois qu’il faut garder espoir, un mot que j’ai beaucoup entendu lors de ces jMJ. C’est notre passage à l’abbaye de Maylis qui me fait garder espoir. Les frères ont une vie simple et exemplaire qui respecte l’écologie. J’ai pu aider les frères de l’abbaye à entretenir leur jardin pour la tâche du jour. Ils cultivent toutes sortes de fruits et légumes eux-mêmes : des tomates, des haricots verts ou encore de l’herbe à éléphant pour chauffer le monastère. 
Très Laudato Si ! »

Jérémie Fusier


« L’après-midi, lors des services à la communauté de Notre Dame de Maylis, j’ai cueilli des tomates de différentes variétés avec Jean-François, un bénévole habitant et aidant à la communauté, et j’ai désherbé autour des tomates.
’ai particulièrement aimé faire ça, avec le sourire !
Ça m’a rappelé des souvenirs d’enfance avec mes parents dans le jardin. »

 

Hugo Ferry


« Je m’appelle Hugo, j’ai 18 ans et c’était mes premières JMJ. J’ai trouvé ça super ! Avec toutes les conférences qu’on a eues, j’ai pu remarquer que l’Église a et doit avoir une grande place dans l’écologie. Le passage à l’abbaye de Maylis était quelque chose de super car on a pu voir que les moines étaient autonomes. En effet, ils produisent des choses de manière écologique et les vendent. Je pense que nous, chrétiens, pouvons avoir un rôle majeur dans l’écologie et que cela peut être une bonne chose. »

Sophie Boudiombo et Marie-Elisabeth Alliotte


Lors de notre séjour à l'Abbaye de Maylis, nous avons pu nous joindre aux différents services des religieux et ainsi nous rendre compte que cette communauté s'intègre dans la démarche d'Ecologie intégrale citée dans Laudato si. En effet, ce qui résume pour nous Laudato Si, c’est l’idée que tout est lié, ainsi une véritable démarche écologique doit être intégrale. Ce qu'on a observé dans cette Abbaye, c'était bien plus qu'un simple potager bio ! Certes les Frères ne recourent pas aux pesticides, leur engrais naturel est fabriqué à base de purin de trèfles et ils font pousser différentes variétés de fruits et légumes afin de conserver une certaine biodiversité ; mais ce qui est vraiment important à nos yeux, c’est que les parcelles de terre appartenant à ces religieux sont à la fois leur lieu de vie mais aussi leur source d'alimentation. Les Frères s’inscrivent donc dans cette terre qui est la leur et qui les nourrit quotidiennement : prendre soin de la
Création devient une forme de prière.

À l'échelle de ces religieux, on comprend un peu mieux cette notion d'écologie intégrale où la maison de l'Homme est la Terre et c'est cette même Terre que les Moines que nous avons rencontrés cultivent chaque jour pour se nourrir.

Il y a aussi toute une écologie humaine au sein de la communauté, nous pensons notamment à la solidarité locale qui se développe autour de l'Abbaye. Pendant que l'une de nous arrosait le potager avec Cécile (une jeune employée de l'Abbaye), l'autre a pu passer l’après-midi à attacher des pieds de tomates avec Jean-Marc un retraité vivant seul dans le village et qui se fait une joie de participer au travail agricole des religieux. On pourrait croire que ce n’est que du bénévolat qui permet d’obtenir un panier de légumes de temps en temps mais c’est tout un maillage de relations humaines et environnementales qui se déploie. »

 

Émilie FEUILLÉ
Église dans les Vosges – Septembre 2023 

 

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